La note d’intention

Depuis ses débuts vers 1976, le mouvement punk ne cesse d’intriguer. Transgressant les normes de l’époque, que ce soit au niveau musical avec des titres plus agressifs comme The Damned avec leur chanson New Rose (considérée comme l’une des premières chansons de punk rock), au niveau politique avec des pochettes d’albums comme celle des Sex Pistols, God Save the Queen (pochette réalisée par Jamie Raid), ou enfin au niveau social, avec leur idéologie d’anarchisme contre les institutions, ce mouvement a inspiré plus d’un artiste et continue de les inspirer aujourd’hui.

Nous allons tout d’abord aborder le sujet de la culture de la laideur : des artistes et graphistes réutilisent certains de ces codes pour se démarquer et questionner la place du beau et du laid dans notre société. Les punks souhaitaient retranscrire leurs idées de façon la plus fidèle possible, sans l’enjoliver.  La transgression des normes est aussi questionnée au travers de ces codes : qu’est-ce que la norme ? A quel moment peut-on considérer que la norme a été transgressée ? Qu’est -ce qui est beau ? Qu’est ce qui est laid ? Quelles revendications sont retranscrites au travers du design et du graphisme (albums, fanzines, mode, etc.) ? Dans cet article, il sera question de revenir sur un mouvement qui a marqué les esprits, de décoder ses principales revendications et d’interroger ce qu’est la norme et la transgression des normes. Nous aborderons également les revendications politiques à travers le graphisme musical de ce mouvement. 

Nous ferons ensuite une comparaison entre hier et aujourd’hui, avec la récupération d’un style pensé et fait main. Est-ce toujours d’actualité ? La question de l’authenticité se pose. Quels artistes et graphistes reprennent les codes du punk ? Où ce graphisme punk est-il retranscrit ? Les fanzines sont moins présents aujourd’hui qu’à l’époque, mais avec l’apparition d’Internet et de l’ordinateur personnel, les webzines sont apparus (bien que beaucoup moins populaires et répandus), pouvant regrouper des fans comme le faisaient les fanzines. 

Pour finir, nous nous interrogerons sur les nouvelles technologies et en quoi celles-ci ont permis une autre approche du design graphique punk. Comment les avancées numériques ont-elles permis un renouveau du style punk ? Un graphisme punk est-il encore d’actualité ? La transgression des normes est plus subtile, on peut se permettre quelques écarts selon les clients concernés et selon la demande, mais, par exemple, une interface d’application trop en dehors des normes serait perturbante pour l’utilisateur. Nous pouvons faire état de certains designers, qui créent leurs propres outils de création graphique par de la programmation, plutôt que d’utiliser des logiciels venant de la suite Adobe. Comme expliqué par la revue Graphisme en France de 2012 ou encore par Kevin Donnot dans Code = design, qui décrit une « maison-prison des logiciels graphiques », certains graphistes se donnent plus de libertés graphiques quand les logiciels Adobe pourraient les restreindre

On peut alors se poser comme problématique : un graphisme punk a-t-il encore des raisons d’exister aujourd’hui ?